Encore une théière de cassée ...

Depuis le départ d'Alice, le temps s'est de nouveau arrêté ... Plus aucun tic-tac, les montres sont figées ... J'ai alors écrit à Alice, et demandé au lapin de lui porter cette lettre. Je n'ai eu aucune réponse ... Peut être s'est-il trompé d'Alice, ou peut être croit-elle que c'était un rêve, et nous a tous oubliés ...

Voilà un certains temps qu'Alice est partie et que la Reine Blanche est de nouveau au pouvoir, mais rien n'est bien différent d'avant, puisque nous sommes tous bloqués à la même heure. J'attends désespérément l'heure à laquelle je dois retourner travailler, mais elle n'arrive pas, c'est à en devenir fou !

Le lièvre, lui ne semble pas dérangé par tout cela, quant à Mally Umkin, elle attends l'heure de la bataille... En attendant, elle n'est pas bien différente du lièvre ...

Le seul a ne pas so bloquer dans le temps, c'est Chess, alors nous avons passé un marché. En échange de mon chapeau pour une semaine, il n'avait qu'à aller chercher toutes les montres, horloges, et autres réveils du pays. Il les a tous ramené, mais n'a pas eu mon chapeau. Oui, mon chapeau étant miens, il est, lui aussi, coincé dans le temps...

Voilà peut être trente minutes que je marche dans l'arrière-pays lorsque j'entends de la musique. Et des cris. J'essaie donc de suivre ces sons, et je vois au loin une table, une grande table, autour de laquelle se trouvent un lièvre, une souris est un homme portant un grand haut de Forme.

HAN ! LE CHAPELIER ! C'EST LUI !

Ni une, ni deux, je pars vers le groupe, d'un pas sûr. La souris, me voyant, me fonce alors dessus et me pose des questions du genre 'qui es-tu, que fais-tu là', accompagnées de menaces, pointant son aiguille à coudre vers moi... Peut importe, ce n'est qu'une souris, je reprends mon chemin.

Je me stoppe en bout de table, à l'opposé du Chapelier.

- Excusez-moi, vous êtes Tarrant Hightopp ?

Il me répond qu'il ne sait pas et tourne le regard ...

- Uhm ... Je viens de la part d'Alice Kingsley, elle m'a demandé de vous remettre quelque chose ...

Là, la réaction du chapelier ne se fait pas attendre ...

Citation :

- Uhm ... Je viens de la part d'Alice Kingsley, elle m'a demandé de vous remettre quelque chose ...

- Alice ? Tu connais Alice ? Dis-moi, que t'as t-elle raconté ? Qu'est ce qu'il y a dans ce paquet ?

Pour rejoindre cette demoiselle, je passe évidemment par la table, c'est le chemin le plus court. Elle me donne le paquet, je m'empresse de l'ouvrir, à l'intérieur, il y a une petite boite et une lettre.

La lettre dit :

Citation :

Cher Tarrant,

J'ai évidemment reçu ta lettre, McTwisp a bien accomplit sa mission. Si je ne t'ai donné de réponse, c'est qu'il m'était impossible de revenir dans l'Arrière-Pays, et c'est toujours le cas. J'ai un travail maintenant, et cela me prend énormément de temps. Cependant, j'ai une amie de confiance à qui je pouvais raconter mon aventure, je savais qu'elle me croirait. Elle m'a dit qu'elle viendrait, un jour, alors je lui ai donné ce petit présent à fin qu'elle te le remette. J'espère que cela t'aidera !
Tu me manques beaucoup, comme tous les autres ...

Te promettant de revenir au plus vite au pays des Merveilles, je t'embrasses et te dis à bientôt !

Voguevélisse !

Je décide de m’asseoir et de la relire une nouvelle fois. Je suis heureux qu'Alice se souvienne de moi !

- Mally Umkin, le Lièvre, c'est une lettre du petit Alice !

Il est temps maintenant d'ouvrir cette petite boite joliment décorée de spirales irrégulières noires sur un fond vert foncé.
Je dénoue alors le petit ruban qui la maintient fermée, et je découvre une petite pendule de cheminée, mais qui semble arrêtée ... Je décide alors de l'ouvrir, et dans le mécanisme se trouve un petit papier tapé à la machine stipulant qu'il faut remonter l'horloge à l'envers et de la plonger dans de l'eau glacée pour qu'elle fonctionne.

Je tourne donc la clef de 10 tours dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, et plonge la petite horloge dans un tout petit ruisseau qui passe en bordure de la forêt. L'horloge pousse alors un cri des plus stridents et, toute tremblante, se met à afficher l'heure. A ce moment, un bruit atroce se fit entendre. Tous les réveils se mettent à sonner, tous comme les coucous et les pendules, et les tic-tac de tout ce que Chess avait ramener se font entendre. Le temps repart. Quelle joie !

Dee : Chapelier, Chapelier !
C'est horrible !

Dum : Mais non, c'est pas 'horrible', c'est pire, c'est 'terrible' !!

Dee : Non, horrible !
Y'a un Monsieur qui est arrivé dans notre maison !
Il fait peur !

Dum : Non, c'était une dame !

Dee : Non, un Monsieur !
Même qu'il avait un grand sourire et des lunettes carrées !

Dum : Tu dis tout de travers, toi !
Ses lunettes étaient rondes !

Dee : Et puis, d'un coup, il parler de discrétion, ou un truc comme ça !

Dum : Nan, de dissection !

Dee : Et puis il a sorti l'oeil de la gentille fleur carnivore qui était dans le Jardin des Fleurs Parlantes !

Les Tweedles, synchro' : Il fait peur, il fait peur !

*Soudain, Dee se tourne tout étonné vers Jinn', ouvre grand la bouche, puis tapote l'épaule de Dum, lui, toujours en train de parler.*

Les Tweedles, synchro' : Oh ! Une invitée ?
Qui est-ce ?

Quels drôles de petits bonshommes ... Ah mais oui, je me souviens, Alice m'a parlé d'eux ! Euh, les Riddles, ou Twinkles, quelque chose comme ça ...

- Je m'appelle Jinn' !

Ils sont bien rigolos ! Mais ... Cet homme dont ils parlent ... Je parierais ma vie que c'est Payn ... Il a donc réussi à sortir de sa fleur ...

- Cet homme bizarre, il vous a suivi ? ...

Je ne peux dissimuler une grimace de dégoût en posant cette question ...

Dee : Non, il ne nous a pas suivi !

Dum : Désolé de te contredire, Dee, mais je suis sûr qu'il nous a suivi !
J'ai pu entendre des cris bizarres émanant de la forêt, juste derrière nous !

Dee : Non, non, non, Dum !
Je t'assure qu'il ne nous suivait pas !

Dum : Mais, bien au contraire, Il nous suivait d'un pas assuré, à même pas cinq mètres de nous !

Dee : Non, non, je ne crois pas que ce soit le cas !
Il n'était plus là lorsque je me suis retourné !

Dum : Pourtant, je l'ai vu !

Dee : Eh bien, mon pauvre Dum, tu as mal vu !

Dee : Non, j'ai bien vu !
C'est toi qui a mal vu !

*Dee frappe Dum, qui riposte aussitôt.
Puis, les deux compères se lancent dans une bagarre infantile, roulant sous la table, et en profitant pour faire tomber quelques tasses et théières au passage, pour, finalement, atterrir aux pieds du Chapelier.*

Dee, en se relevant, gêné et plein d’hématomes : Oups, excusez-moi, Chapelier, héhé...

*Dum se dirige alors, avec peine, et, lui aussi plein d'hématomes vers Jinn'*

Dum : Dites, vous le connaissez, l'homme qui fait peur ?
C'est un ami à vous ? Hum ?

Le Chapelier n'a pas vraiment pris la peine d'écouter les Tweedles, le trio est plutôt occupé à éloigner les centaines de pendules, d'horloge et de réveils qui font un boucan terrible ...

Je me rapproche un peu des Tweedles et m'agenouille à fin d'être à leur hauteur.

- Un ami, pas vraiment ... Mais je le connais oui ! C'est la première personne que j'ai rencontrée en venant ici, et il m'a ensuite perdue en forêt ... Mais un ami, sûrement pas ...

Ah ça non, sûrement pas ... Il y a deux sortes de folies, d'après moi, la bonne folie, comme celle du Chapelier, une folie inoffensive, il ne fait de mal à personne ne le méritant pas, et la mauvaise folie, comme celle de Payn, qui détruit tout ce qu'il y a de plus inoffensif, justement ...
J'espère réellement que l'un a tort et que l'autre a raison, j'espère qu'il ne les a pas suivi et qu'il ne viendra pas ici ... Uhm ...

Voilà déjà un certain temps que Madeline ne s'était aventurée par ici... Combien de temps, exactement ? 10 ans ? 15 ? 50 ? Elle n'aurait pu le dire avec certitude. Les cycles s'écoulaient sans elle, coincée pour toujours à l'arrière-plan, impassible.
Dans l'instant présent, elle errait vers la demeure du Chapelier, les souvenirs emplissant un peu plus son esprit à chaque pas. La chaleur du thé, son parfum si particulier... Thé enfantin aux saveurs légères et fruitées, thé épicé aux notes de gingembre réconfortantes, thé raffiné -Earl Grey, plaisir incontournable- parsemé de délicates fleurs bleues... La fumée aux senteurs enivrantes, l'eau chaude vous brûlant le bout des lèvres, et chaque gorgée qui vous plonge dans un flot de nouvelles sensations...
Mais elle s'arrêta. Elle ne devait pas se souvenir. Les souvenirs sont douloureux, ils vous entaillent toujours un peu plus et vous consument à petit feu.

Le Chapelier ne se souvient sûrement pas de toi.

Elle se sentit flancher légèrement quand cette simple phrase traversa son esprit. Elle n'était plus qu'un spectre, une morte encore accrochée à ce monde par des chaînes qu'elle ne parviendrait jamais à briser. Ces saletés de liens qui la retenaient ardemment... Les doigts de sa main gauche effleurèrent maladroitement le ruban de velours noir ornant son cou. Elle sentait une brûlure atroce chaque fois que ses mains entraient en contact avec cette zone de son corps -son corps ?... Ce qu'il en restait, en tout cas. Elle ne retira le bout de ses doigts qu'après quelques minutes de supplice silencieux. Chasser les souvenirs par la douleur.

C'est le plus efficace.

Elle repensa au Chapelier. Il n'y avait alors plus qu'une légère sensation de familiarité entourée de vide. Un vide beaucoup plus réconfortant que n'importe quel souvenir...

Le moulin était maintenant à la portée de ses yeux. Doucement, nonchalamment, elle s'en approchait. Il semblait y avoir... beaucoup d'activité ? Madeline n'avait pas reçu d'invitation. Elle avait juste senti qu'aujourd'hui, elle devait aller prendre le thé.

Bien qu'elle n'y avait jamais cru, peut-être que le destin voulait la taquiner un peu, ce jour-là.
C'est donc silencieusement, sa présence pratiquement imperceptible -mais suffisamment pour générer un malaise ambiant- qu'elle se joignit à la Tea Party.

Mais, où sont-ils, ces petits bonshommes ?
Pourquoi ont-ils fuit lorsque je les ai apostrophé ?
Et je suis où maintenant ?

En effet, en pourchassant les Tweedles, il réussit à s'égarer.
Il faut dire, comment se repérer parmi tous ces arbres, ils se ressemblent tellement ?

Stop marché, mon petit Payn, calme-toi, et réfléchis !
Il faut, absolument, que je retrouve le chemin, sinon, je risque de mourir de faim !
Alors, concentre-toi, et...
Oh ! Une plante carnivore ! Je vais la disséquer !!!


Mais qu'est-ce ?
Un bruit ?
Un vacarme ?
Ou, un cri ?
Soudain, un...euh...une...euh...un amas de...
C'est...C'est pas Payn, quand même ?
Oh, la coquille !
Oh, mais quel baudet !

QU'EST-CE QU'IL FOUT ENCORE A SE FAIRE BOUFFER PAR UNE PLANTE CARNIVORE ??

Mais...où qu'il se dirige le bêta ?


Le voici donc, coiffé d'une plante, se débattant entre les débris de la table, sous les yeux ébahis de l'homme au chapeau.

Les tasses, ayant voyagé à plusieurs mètres au dessus du sol, vinrent s'écraser lourdement du l'herbe, répendant leur contenu Thé-âtral sur l'herbe.
Accompagnées de leurs théières-mères, elles étalent donc tout le thé au sol, laissant étrangement pousser des bébés-fleurs-chantantes : 3, puis 10, puis 100, puis 300 ... Des centaines de fleurs hurlantes, un vacarme monstrueux. Chacun que je vois se tient la tête, se bouche les oreilles. Les quelques faïences qui se tenaient encore fièrement debout explosèrent sous le poids de ce son aiguë.
La goutte de thé qui fit déborder la tasse, c'est les éclats de verre qui venaient de s'écraser sur mon splendide Haut-de-Forme ... S'en fut trop.


En m'avançant lentement vers ce bougre de casseur...

- Misérable petite putride vermine dégoulinante, bouffée par les vers de ta propre merde, saloperie de bouse TRILLIANTE ET VRINGLANTE, RESTE DE FOND DE CULOTTE ET

- Chapelier !

- Faiss'.

Mally Umkin ... La pauvre qui dormait dans sa théière habituelle se retrouvait là, parmi les débris de sa maison, dont il ne reste qu'une mosaïque de porcelaine se perdant au milieu de l'armée de fleurs criantes.

Tiens, d'ailleurs ! Je les avait oublié, celles là ... Je ne sais pas comment, étant donné que le bruit de ces petites pétalleuses est des plus strident ... Ce qu'il y a de pire dans l'histoire, c'est qu'il est impossible de les faire taire ... Quoi que l'on fasse, ce sont elles qui décident de se taire ou non, elles sont indestructibles, de vrais petits parasites ... Je me demande tout de même ce qu'il y avait dans ce thé ...

- Il faut partir ... !

Je tire alors laa nappe de (ce qu'il reste de) la table et emballe soigneusement l'horloge dedans. Ce fait, je pars d'un pas rapide vers les bois, profitant chaque mètres rendant le bruit des fleurs moins intense.

Je n'ai même pas eu le temps de lui sectionner quoi que ce soit, qu'elle s'était enfournée dans le sol.
Elle réapparue à quelques mètre de là.
Je lui sautai dessus, mais, comme une flèche, elle disparue de nouveau...

'Tu te crois plus maligne et rapide que moi ? Hun hun ! Cela se voit que tu ne connais pas le Grand Payn Voltz, chétif petit bourgeon !'
 
Elle réapparu non loin de là où elle m'avait humilié - D'ailleurs, j'avais comme l'impression que les autres chantaient de plus en plus fort dans le but de me narguer...- et en une fraction de seconde, lui couvris le pistil ! 
Je souleva mes mains, pensant avoir attrapé mon trophée, mais...RIEN ?
Nom de...Je retentai désespérément l'opération jusqu'à me fatiguer...
Peuh...Ça ne fait rien, je trouverais sûrement une autre distraction !   

Bon, maintenant, il est temps de partir d'ici, je commence à saigner des oreilles...
Mon regard se tourne alors vers 3 personnages; c'était Jinn' et les 2 petits machins ! 
Ils m'avaient manqué, tiens ! 
Je lançai un 'coucou' de la main accompagné d'un cri de salutation; mais je ne pense pas qu'il l'eurent entendu, au vu du brouhaha incessant de ces satanées plantes...
De plus, j'avais bien remarqué qu'ils se bouchaient les oreilles...
C'était un peu idiot de ma part de leurs crier une salutation, donc...

En essayant de contenir l'afflux de sang à l'intérieur de mes oreilles, je m'approchai des 3 autres; Les deux petits jumeaux eurent un étrange réflexe; ils se sont (en tout cas, ont essayé) de se cacher derrière Jinn'.
Ils avaient l'air apeuré, je ne comprenait pas vraiment pourquoi...

J'approchai mon visage de celui de Jinn' -nous n'étions qu'a une longueur de pouce, l'un de l'autre - et lui cria à plein poumon : "Ne devrions nous point partir ?"