Pardon pour le double-post, mais je publie le premier texte, écrit par mes soins, vu que pour l'instant, personne ne poste ici.
C'est une petite nouvelle très courte.
Le TER de 21h36.
Le train va bientôt passer.
Le TER de 21h36 n'est jamais en retard. Quel que soit le temps, la situation de la SNCF, les éventuels problèmes sur la voie, il arrive toujours au bon moment.
Et aujourd'hui plus que jamais, il doit arriver au bon moment. Il le faut.
Je m'appelle Mila. J'ai 16 ans, et une vie banale pour notre époque : des parents divorcés, des amies pas toujours sympa, un copain infidèle mais dont je ne peux me séparer. « C'est un salaud, affirmait toujours mon père. Tu ne devrais pas rester avec lui. »
Oui, je sais. Je sais ce qu'il est vraiment. Mais, quand il daigne être avec moi, je me sens tellement bien ! C'est pourquoi je ne peux le quitter.
Je sais avec qui il sort. Elle est bien plus belle que moi. Plus idiote, mais plus belle. Du coup, il m'arrive parfois de me demander pourquoi il reste avec moi. Si cette fille lui plaît tant, pourquoi choisit-il de rester encore à mes côtés ? Pour me faire souffrir davantage ? Pour me montrer à quel point elle et moi sommes différentes ? Ou tout simplement parce que ça lui plaît, de sortir avec deux filles en même temps ?
Non, je ne pense pas que toutes ces raisons soient bonnes.
Je pense plutôt qu'il est attiré par...
Le train n'est pas encore là. Étrange, il est exactement 21h36. Bon, je dois attendre encore un peu. Je dois laisser au conducteur un peu plus de temps.
Je pense qu'il est plutôt attiré par l'argent. L'argent de mon père. Mon père est banquier depuis qu'il a commencé à travailler, à 19 ans.
Il gagnait bien sa vie.
Du coup, peu de temps après mon entrée au lycée, tout le monde me surnommait « la bourge ». Mais je ne veux pas qu'on m'appelle comme ça. Non.
21h37. J'espère vraiment qu'il va arriver rapidement. Je suis déjà en retard, j'ai dépassé l'horaire que ma mère m'avait accordé pour rentrer, l'horaire du couvre-feu, 21h30.
Et le TER de 21h36 (37, maintenant !) est le dernier à passer. Donc s'il ne passe pas, je suis mal. Très mal.
Je ne veux pas qu'on m'appelle « la bourge ». Surtout qu'après, mes amies ne le sont que parce qu'elles espèrent des cadeaux de valeurs de ma part. C'est pareil pour les garçons. Certains m'ont demandé de sortir avec eux, uniquement pour mon argent.
Mais avec lui, c'était différent. Je le connais depuis le collège. Je l'ai toujours aimé. Donc quand il m'a proposé de sortir avec lui, j'ai forcément accepté.
Sauf que maintenant, je ne suis plus aussi sûre de ses sentiments. Ni des miens. En fait, je sais ce que je dois faire. Je dois juste y réfléchir. Oui, y réfléchir.
Il est 21h40.
Je sais que le train ne passera plus.
Car moi, Mila, 16 ans, j'ai compris.
J'ai compris que je m'étais fait renverser par le TER.
Le TER de 21h36.
FIN
Ce texte m'apartient, c'est moi qui l'ai écrit.
C'est une oeuvre fictive. Donc toute ressemblance ave des faits, des lieux ou des personnages ayant réellement existés, ne serait que pure coincidence.